La prise de risque
Comme certaines faces en montagne, certaines situations en photographie sont plus exposées que d’autres. Bien sûr il y a les combats…
Comme certaines faces en montagne, certaines situations en photographie sont plus exposées que d’autres. Bien sûr il y a les combats…
Dive Dark Dream Slow, de Melissa Catanese, est sans doute l’une des tentatives de recontextualisation de photographies vernaculaires les plus réussies et les plus excitantes de ces dernières années. Ce type de photographie et ce type de projet étant tous deux désormais largement acceptés dans le champ de la photographie artistique, j’ai voulu en savoir plus, à la fois sur le livre et son auteure. La conversation qui suit fut menée par courriel sur une durée de quelques semaines.
À l’intérieur de la chambre noire éphémère installé dans une maison du Durbar Square de Patan pendant le festival Photo Kathmandu, novembre 2015.
Philip Blenkinsop est un photographe qui montre peu…
Dans une large mesure, la photographie a désormais pour seule préoccupation la production de clichés visuels. Cette évolution concerne tous les genres de la photographie, quelles que puissent être au premier abord leurs différences (au plan visuel ou fonctionnel).
« Il faudrait qu’une photographie soit plus intéressante que son sujet, et transcende son évidence ». Imprimez cela, et affichez le dans un endroit bien visible.
En 1982, à propos du Jalja La, un col dans le district de Dhorpatan au Népal reliant la basse vallée de la Mayagdi au bassin de la Karnali, Hugh Swift écrit ceci…
Face à la représentation d’un lieu, je me demande parfois ce que j’en penserais si c’était chez moi. Si j’étais originaire du Congo, par exemple, que penserais-je, que ressentirais-je devant les photographies décoratives de Richard Mosse, aux couleurs acidulées, qui rencontrent un si grand succès dans le monde de l’art ?
Il m’est resté de ces visites virtuelles un sentiment confondant de suffocation, nourrissant l’idée qu’il y avait sans doute autre chose à en dire que : jeunesse, amour, voyage et beauté. Mais le temps a passé et cette idée en est restée à son état d’imprécision. Jusqu’à une conversation avec un ami au cours de laquelle furent évoquées les images de Théo Gosselin et Maud Chalard et dont émergea cette question simple : en quoi ces images me dérangent-elles ?
Comment comprendre une photographie ? Quelle est sa signification ? Comment acquiert-elle sa signification ? Voilà longtemps que le médium est pris dans le tourbillon de ces questions. Les réponses s’avèrent plus difficiles à établir qu’on ne le penserait. Pourquoi ? Comment se peut-il qu’un médium permettant si facilement de prendre une image se révèle si difficile à comprendre ?
C’est un livre que je n’ai pas encore pu ranger dans ma bibliothèque. Nous ne nous fréquentons que depuis peu mais il ne me quitte plus. Il a instantanément pris la place d’un très ancien compagnon.
Un des défis majeurs pour un photographe est sans doute de résoudre la question de son positionnement : en quoi consiste au juste mon travail ? Par « positionnement » je n’entends pas : sur le marché photographique. Lorsqu’on se confronte à ce médium étrange qu’est la photographie, le rapport au marché ne doit intervenir qu’en dernier lieu, et encore.
Il y a quelques semaines j’écoutais un photographe parler de son travail. Il était question des marchés financiers et de leur fonctionnement, et en particulier de l’exécution informatisée des transactions financières et de l’accélération de cette tendance.
Ainsi donc il y a encore en 2015 des gens convaincus que certains photographes, par leurs images, racontent la vérité. Donc que d’autres pas. Et donc enfin, si tant est qu’un événement possède une vérité unique et identifiable, que la photographie est capable de la dire…
Ces derniers mois j’ai consacré beaucoup de temps à m’interroger sur ce que je fais. Plus précisément, j’ai beaucoup réfléchi au rôle de la critique dans la photographie contemporaine. Qu’est-ce que la critique ? À quoi est-elle censée servir ?
Un spectre hante le « photoland » : le spectre du public. Il surgit à tout bout de champ, d’une façon ou d’une autre. Manifestement, les discussions concernant les réseaux dits sociaux se concentrent sur la question de savoir comment créer et accroître son public. Beaucoup de ces discussions, sinon toutes, ayant tendance à être autoréférentielles, il y a rarement grand chose à en apprendre. On peut pourtant se demander quelle est la finalité de tout cela…
Un homme bouscule un médecin pour prendre une photographie sous un certain angle. Cet homme et moi, nous faisons le même métier…
Comme sont loin déjà les mésaventures de Giovanni Troilo, lauréat disqualifié de l’édition 2015 du concours World Press Photo pour sa série sur Charleroi…
L’autre jour, dans un magasin d’articles de montagne, le vendeur et moi en étions arrivés à parler du métier de photographe. La conversation ayant dérivé vers le matériel de prise de vues je m’efforçais de la réorienter vers ce à quoi il sert…
L’homme qui montre ses photographies organisées dans un certain ordre dit : Voyage en banlieues. Le lecteur, qui s’apprête à recevoir les images et leur organisation, pour commencer reçoit un titre…
Autrefois je voyageais vite. Longtemps, mais vite. Et je photographiais dans le même mouvement, presque sans m’arrêter, cherchant à valider en hâte…
Voilà plusieurs années que ce livre me fait signe depuis l’étagère de la bibliothèque…
Une de ces images qui existent en moi, sans que je sache où ni sous quels traits, jusqu’au moment où me fait signe une vibration dans le réel…
Je faisais un voyage. C’est façon de parler, car depuis qu’un poète a suggéré que c’est plutôt le voyage qui décide qui fait quoi, je me méfie de cette notion de « faire un voyage »…
Englouti par ce livre, avant même d’imaginer écrire à son sujet mon désir initial fut simplement d’observer les sensations qui fusaient, et de parvenir à en extraire une pensée cohérente. Une pensée qui aille au-delà du constat de l’hallucination, et qui dépasse ce que mon adhésion première à la puissance des images, malgré sa sincérité, pourrait avoir de confortable…
C’est un monastère à une heure de marche au-dessus de Gatlang, dans le pays Tamang, au nord de Katmandou. Je ne connaissais pas ce territoire…
Lorsqu’à 20 ans je me figurai qu’il était l’heure d’aller vérifier si le monde coïncidait avec ce qu’en affirmaient les livres, je partis avec un appareil photographique. Choix plus machinal que pesé, dont la pertinence ne souleva pas plus de question que la nécessité d’emporter un sac-à-dos…
J’ai pris des photographies d’aussi loin que je me souvienne. Mais je n’ai commencé à le faire avec une certaine intention visuelle qu’à partir de 1994…
À propos du flux…